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La chute de l'Empire Dieudonné

Méfions-nous de la récupération d'un triste Sir à l'humour redondant... Au-delà des appartenances religieuses ou partisanes, il s'agit bien d'une récupération sordide. Dieudonné surfe sur la misère... comme il surfe impunément sur la toile, et force est de constater l’ampleur de son emprise : plus de deux millions de visites sur l’une de ses vidéos ! Le sketch de la polémique n’avait strictement rien de déplacé, il s’agissait d’un colon israélien évoluant dans une dimension pro-américaine… la presse baveuse et les médias manichéens se sont pourtant empressés  d’ostraciser le clown au talent indéniable.  Il convient aussi de préciser que Dieudonné s’est toujours ri des appartenances religieuses, les décriant sans relâche ! Il s’est aussi évertué à se moquer de tout, seule la question sioniste lui a valu une volée de bois vert. N’oublions pas les sketchs traitant du 11 septembre ou encore des pygmées. Il est évident que la communauté des pygmées ne dispose pas des mêmes armes que la machine sioniste :)

Néanmoins, Aujourd’hui , la paranoïa le gagne et il se revendique du christianisme ouvertement, ébauchant par là l’idée d’une coalition islamo-chrétienne face à l’Empire Israélien…

La vérité, c’est que Dieudonné est devenu une marque , à l’image des grandes marques qui exploitent les indiens ou les chinois par la voie du mondialisme ; la marque Dieudonné se sustente  des dons des internautes que la misère sociale accable au quotidien ; mais aussi des dons de ceux qui ne se reconnaissent plus dans le paysage partisan, les nihilistes, les exclus ou encore les écœurés du système, tout simplement.  La quenelle était pourtant si belle lorsqu’on l’enfonçait dans le cul de ce système poussiéreux  ; aujourd’hui, Dieudonné est manipulé par des écrivaillons assoiffés de quête subversive ,  Soral est un bon exemple d’une plume exsangue, il apparaît sur la toile tel un prophète, la voix universelle d’un peuple soumis à l’axe du mal, n’hésitant pas à rejoindre le Front National afin d’étancher une nouvelle fois sa soif subversive. En réalité, c’est un sophiste qui erre dans le néant, à la recherche d’une existence propre et d'un lectorat. Il déambule sur la scène médiatique et politique à l'image d'une prostituée spectrale à la quête d’un ego acceptable, suçant les veines de la misère et des femmes pour s’en abreuver.  Ce personnage est misogyne, raciste et populiste sous ses airs subversifs de papier. Serait-il, lui-même, en proie à la misère du désir ?

Notre clown noir, quant à lui, est aveuglé par la haine, il est devenu monomaniaque…

Je ne peux que me désolidariser de cet artiste au talent incommensurable qui est passé du côté obscur.

Un petit mot à destination de  la Shoah… Je suis de cette génération à laquelle on passait en boucle le film de la terreur au collège, ce même film affichant des cadavres de déportés animés par les moteurs des tractopelles.  Ce film était diffusé systématiquement avant le déjeuner chaque année, comme pour nous imprégner des camps de la mort jusque dans nos assiettes. Cela s’apparente clairement à un lavage de cerveau à destination de jeunes cervelles en mal de nourriture spirituelle. Il semblerait que la colonisation et son lot d’atrocités,  ou encore que la blancheur d’un peuple antillais violé par la France ne soit pas au programme de ce cher Nathan. Voici le résultat de cette hiérarchisation des souffrances, voilà qui aura achevé d’enfanter l’Antéchrist clownesque incarnant le retour du messie libérateur d’un monde en proie aux marchands du temple.

A défaut de glisser une quenelle de 150 à notre vieille prostituée de République, Dieudonné a choisi de diviser pour mieux régner. Dès lors, il adopte la même recette que celle des monarques de la Vème République et se glisse lui-même dans un velours égotique. Il incarne maintenant l’humoriste de droit divin, ne reste plus qu’à le sacrer à Reims d’une quenelle dans le fion.

Si on peut rire de tout, je me ris volontiers de l’ego surdimensionné des prédicateurs, des journalistes, des politicards, des messies et des humoristes… de tous ces marchands de papier !

 

Rodolphe Hurlot